Introduction :
Il est des silences qui pèsent plus lourd que des cris. Le silence qui entoure aujourd’hui l’économie politique en fait partie. Jadis discipline reine, elle interrogeait les fondements de la richesse, les rapports de pouvoir et les conditions de l’émancipation humaine. Aujourd’hui, elle a été marginalisée, remplacée par une économie aseptisée qui se dit neutre et scientifique. Ce silence n’est pas un accident, mais le résultat d’un long processus historique, idéologique et méthodologique. Pourtant, dans ce même silence, germe la possibilité d’une renaissance : celle d’une économie politique refondée, capable d’accompagner l’humanité dans sa quête de justice et de liberté.
I. L’angle historique : une tradition sacrifiée.
L’économie politique, depuis Adam Smith et David Ricardo, jusqu’à Karl Marx et John Maynard Keynes, avait pour ambition de penser la totalité : richesse, société, pouvoir. Elle était inséparable d’une interrogation philosophique et morale. Mais au XXe siècle, cette tradition a été progressivement sacrifiée. La montée de l’économie néoclassique a transformé une science du sens en une science des équations. Ce n’est pas seulement un changement de méthode : c’est une dépossession. Ce que l’histoire a effacé, c’est la dimension critique et universelle d’une discipline qui voulait éclairer les peuples.
II. L’angle idéologique : neutraliser la critique sociale.
Faire taire l’économie politique, c’est empêcher les peuples de voir clair dans leur propre condition. Car cette discipline dévoilait l’exploitation, l’injustice, les rapports de domination. Le néolibéralisme triomphant des années 1980 a compris qu’il fallait désarmer la critique en la remplaçant par un langage technique. Ainsi, l’économie n’apparaît plus comme un terrain de lutte, mais comme une mécanique impersonnelle où « il n’y a pas d’alternative ». Le silence de l’économie politique est ici une victoire des élites sur la possibilité même de contester leur pouvoir.
III. L’angle méthodologique : le calcul contre le sens.
En se réduisant à des modèles abstraits, l’économie a cessé de poser la question du « pourquoi » pour ne s’intéresser qu’au « comment ». Elle calcule la croissance, mais n’interroge plus ses finalités. Elle mesure la productivité, mais ignore la dignité humaine. Elle quantifie les flux financiers, mais oublie les vies réelles qu’ils affectent. Ce triomphe du calcul sur le sens n’est pas neutre : il traduit une volonté d’arracher l’économie à son ancrage social et politique, pour en faire un domaine réservé aux experts, loin du jugement des citoyens.
IV. L’angle civilisationnel : l’oubli de l’esprit critique.
L’effacement de l’économie politique est aussi un symptôme d’un malaise plus profond : celui d’une civilisation qui a substitué la technique à la sagesse. Ce n’est pas seulement une discipline que l’on a bâillonnée, mais une capacité collective de penser nos destins. Ce silence traduit une crise de l’esprit critique, où la question du sens est sacrifiée sur l’autel de l’efficacité. La civilisation contemporaine, en oubliant que la science doit éclairer la liberté, s’est condamnée à naviguer à vue dans un monde en crise.
V. L’angle prospectif : la renaissance par la Natiométrie.
Mais ce silence n’est pas définitif. Une nouvelle voie s’ouvre avec la Natiométrie. En proposant d’étudier la nation comme un méta-système, elle réintroduit l’histoire, les rapports de force et la quête d’émancipation au cœur de l’analyse. Elle ne réduit pas l’économie à des chiffres : elle la relie à la vie, à la culture, à la mémoire et à la projection des peuples. Ainsi, la Natiométrie permet de rendre à l’économie politique ses lettres de noblesse et d’en faire à nouveau une arme d’émancipation. Loin d’être une discipline morte, l’économie politique, transfigurée par la Natiométrie, peut redevenir le phare qui guide les sociétés humaines dans l’ère des grandes transitions.
Conclusion :
Faire taire l’économie politique fut une stratégie : effacer l’histoire, neutraliser la critique, enfermer le savoir dans des calculs, et affaiblir la pensée civilisationnelle. Mais ce silence ne peut être éternel. La renaissance est en marche. L’économie politique, régénérée par la Natiométrie, peut redevenir ce qu’elle aurait toujours dû rester : une science de la liberté, une science de la justice, une science pour l’humanité. Et c’est dans ce retour que s’écrira la prochaine grande page de l’histoire des idées.