Introduction
Depuis les débuts de l’économie politique, la rareté a structuré notre compréhension du monde. Adam Smith et David Ricardo ont posé les bases de l’allocation optimale des ressources limitées. Marx a analysé la rareté comme moteur des conflits sociaux et de l’exploitation. Keynes a théorisé la gestion de la rareté par la demande et l’investissement public. Même Hayek a construit sa vision du marché autour de la rareté et de l’information imparfaite. Tous ces penseurs ont travaillé dans un cadre où la pénurie constituait la condition inévitable de la vie sociale et économique.
Or, nous entrons aujourd’hui dans une phase où les avancées technologiques – intelligence artificielle, automatisation, nanotechnologie, énergie renouvelable, biotechnologies – ont rendu possible l’abondance matérielle et informationnelle. Mais nos sciences sociales et économiques restent prisonnières d’un paradigme obsolète, retardant la prise de conscience que les conditions objectives de la rareté sont désormais dépassées. C’est cette inadéquation qui alimente les conflits contemporains et les crises artificielles.
I. Les fondements historiques et théoriques de la rareté
- Adam Smith et la division du travail Smith montrait que la rareté justifie l’organisation productive et la spécialisation. Le marché existait pour arbitrer les besoins face à des ressources limitées.
- David Ricardo et l’avantage comparatif Ricardo a démontré que la rareté des ressources naturelles exige des choix rationnels et que le commerce international est la solution à la limitation des biens.
- Marx et la lutte pour les moyens de production Pour Marx, la rareté était le moteur de l’exploitation et de la lutte des classes. Les conflits sociaux découlaient directement de la distribution inégale de ressources limitées.
- Keynes et la rareté de la demande Keynes a analysé les cycles économiques comme un problème de rareté effective de la demande et a proposé l’intervention publique pour réguler le système.
- Hayek et l’information dispersée Hayek a souligné que la rareté d’information rend la coordination sociale difficile, justifiant la primauté du marché pour découvrir les prix et arbitrer les ressources limitées.
Observation clé : Tous ces cadres reposent sur la postulation de limites objectives. Mais la technologie actuelle transforme ces limites en opportunités d’abondance.
II. La rupture technologique : vers l’économie de l’abondance
Les technologies modernes ont changé la donne :
- Automatisation et IA : Elles permettent de produire davantage de biens matériels et immatériels avec des coûts marginaux proches de zéro.
- Énergie renouvelable : L’énergie solaire et éolienne dépasse largement les besoins de la planète.
- Biotechnologie et agriculture de précision : La production alimentaire peut suffire à nourrir toutes les populations.
- Information et réseau mondial : Le savoir peut être reproduit et partagé instantanément, supprimant la rareté intellectuelle et culturelle.
La rareté objective n’est plus une condition structurante. Les tensions sociales et internationales ne proviennent plus de limites matérielles, mais de paradigmes mentaux obsolètes, de systèmes politiques et économiques figés dans le passé.
III. La Natiométrie : un instrument pour réaligner le paradigme économique et social
La Natiométrie, et son instrument phare le Natiomètre, permettent de mesurer, analyser et corriger les déséquilibres nationaux et globaux, en prenant en compte la réalité de l’abondance :
- Évaluation objective des ressources et capacités Le Natiomètre donne une lecture précise des forces et faiblesses des nations, permettant d’optimiser la coopération plutôt que la compétition.
- Transition de la rareté à l’abondance En synchronisant les dynamiques sociales et économiques, il met fin à la logique artificielle de pénurie et de conflits liés aux ressources.
- Harmonisation des sociétés avec la technologie La Natiométrie aligne les politiques économiques et sociales avec les capacités offertes par les sciences et technologies, transformant l’abondance en bien commun et en stabilité globale.
IV. Implications pour la civilisation
- Fin des conflits motivés par la pénurie : Les nations peuvent coopérer plutôt que rivaliser pour des ressources désormais abondantes.
- Émergence d’une société de coopération : L’abondance permet de repenser les structures sociales, économiques et politiques.
- Réduction des inégalités : Les technologies et la science deviennent un moteur d’accès universel aux ressources et aux savoirs.
Le pendule de la civilisation peut enfin être mis à l’heure de l’abondance : l’ère de la rareté est révolue, l’avenir appartient à ceux qui sauront aligner la société avec la réalité scientifique et technologique.
Conclusion
Le passage de l’économie de la rareté à celle de l’abondance n’est pas automatique. Il exige une révolution paradigmatique : refonder l’économie sur l’abondance, mettre à jour les sciences humaines, et utiliser des outils comme la Natiométrie pour guider les décisions collectives. Ce n’est plus le manque qui structure le monde, mais l’incapacité des systèmes mentaux et politiques à reconnaître et exploiter la surabondance.
La Natiométrie offre la boussole pour cet alignement, permettant à la civilisation de tourner enfin la page de la rareté et d’entrer pleinement dans l’ère de l’abondance, où la coopération, la rationalité et la sagesse remplacent la compétition et l’ignorance.